mercredi 28 avril 2010

Transat AG2R

Voici à quoi ressemble une traversée Atlantique dans les Alizés. Une course par équipe de 2 sur des monotypes Beneteau de 40 pieds.

Y'a des gens pour qui la vie reste bien simple... Faire avancer un voilier vite sur des milliers de milles... en direction du paradis des Caraïbes.

Comme ils sont au grand largue (par vent de quart arrière) les voiliers font du surf sur les crêtes de vagues, à des vitesses entre 15 et 18 noeuds. Pour les non-initiés, ces vitesses sur un voilier, c'est vraiment rapide.



Les images sont prises à partir d'un trimaran motorisé qui accompagne les 25 équipages de cette course. D'où les très belles et rares images de ces grands marins dans leur élément, la haute mer.

mardi 27 avril 2010

Itzhak et Halak

Hier soir un concert du VSO (Vancouver Symphony Orchestra) avec comme soliste invité le grand violoniste américain Itzhak Perlman. Il a mis à peu près une minute à se rendre de la coulisse à sa chaise. Il joue assis parce qu'une attaque de polio a fait de ses jambes de la guenille. Il marche avec des béquilles. Un coup bien assis, le premier violon lui remet son violon et son archet comme on transmet une relique. Les premières mesures s'élèvent de l'orchestre et puis il commence à jouer. Et c'est là que j'ai réalisé à quoi devait ressembler le son d'un violon... Du velours, de la soie, du feu et de la tendresse... On devrait tous avoir la chance de voir et d'entendre de grands musiciens à l'oeuvre, ça rassure. Plutôt dans la soirée, le Canadien a battu Washington avec la performance dans les buts de Halak que l'on sait. Y'a pas que sur une scène à Vancouver hier qu'on pouvait voir un virtuose.

lundi 19 avril 2010

Texte paru dans le devoir de ce matin...


L'irréductible legs du camarade Chartrand

Marc-André Cyr
Afin de rendre «respectable» la pensée révolutionnaire de Michel Chartrand, l'élite québécoise devra assurément jongler plus qu'à l'habitude avec les demi-vérités et les contorsions logiques qu'elle manipule généralement avec une aisance professionnelle. Quelques jours seulement après la mort du syndicaliste, le discours des bien-pensants -- qui comptent certains ennemis objectifs de Chartrand -- se peuple déjà de douces et trompeuses courbettes plus ou moins malhonnêtes. Comme ce fut le cas avec le manifeste révolutionnaire Refus global, dont on a réduit la portée à ses aspects strictement formels, le voile opaque de l'idéologie conformiste se pose tranquillement sur la pensée et l'action de Michel Chartrand.Un des principes de sa pensée qui peut facilement être instrumentalisé par une frange de l'élite politique est son nationalisme. [...] Le nationalisme de Chartrand s'avère être de la même veine anticolonialiste et révolutionnaire que celui de Franz Fanon et d'Albert Memmi. À moins de considérer que Fidel Castro, Malcom X et... Lucien Bouchard participent d'un même mouvement, l'indépendantisme de Chartrand est théoriquement à mille lieues du nationalisme «social-libéral» propre à l'idéologie péquiste. En 1977, soit à peine un an après l'élection du Parti québécois, alors qualitativement plus progressiste qu'il ne l'est maintenant, Chartrand soutient que le nationalisme est en grande partie responsable du respect que vouaient les Québécois à Maurice Duplessis, et il ajoute: «Ce phénomène est d'ailleurs en train de se reproduire avec le Parti québécois. Les nationalistes pardonneront les pires turpitudes au PQ. Ils sont prêts à oublier qu'il existe une différence énorme entre le nationalisme et une véritable libération nationale. Raison pour laquelle j'ai toujours été contre ces "nationaleux" qui voulaient sauver la langue et laisser crever ceux qui la parlent.»
Après les dizaines de lois spéciales antisyndicales, nombre de sommets corporatistes et l'atteinte du déficit zéro faite sur le dos des pauvres et de la classe ouvrière, force est d'admettre que nombre de nationalistes sont encore aujourd'hui directement visés par cette critique des «nationaleux» dont nous parlait Chartrand il y a plus de trente ans.
L'aspect démocratique de la pensée socialiste de Chartrand pourra également être mis en avant comme preuve de modération et de mesure. Pour lui, la prise du pouvoir par le peuple pouvait se faire de deux manières: par les armes ou par les urnes. Si c'est cette dernière option qu'il adopte, et qui fait effectivement de lui un démocrate, il ne faut pas perdre de vue que cette position est essentiellement stratégique, et non morale.
Chartrand ne croit simplement pas que les Québécois iront jusqu'à la prise des armes pour transformer la société, et c'est précisément pour cette raison qu'il opte pour la voie démocratique et parlementaire. Cette position est toutefois doublée d'un appui solidaire et concret à la lutte armée d'autres peuples: Vietnamiens, Cubains, Irlandais, Palestiniens, etc. Il ne condamnera d'ailleurs jamais la violence politique utilisée par les groupes révolutionnaires québécois. En octobre 1970, il va jusqu'à affirmer: «Le système capitaliste est fondé sur la violence et il engendre nécessairement la violence. À l'heure actuelle, le gouvernement crée plus de violence contre les chômeurs, contre les assistés sociaux, contre les gens qui vivent dans des taudis, contre la jeunesse, que tous les gars qui posent des bombes peuvent en faire contre la propriété de la bourgeoisie.»
La révolte de l'insoumis
Si elle veut éviter que son héritage sulfureux ne prenne la trajectoire d'une balle dans le pied, l'élite syndicale devra elle aussi manipuler avec soin les positions de Chartrand. Inutile de rappeler que la vision qu'a le militant du syndicalisme de combat s'avère minoritaire, voire marginale au Québec. Lors d'un discours du 1er mai, en 1969, il affirme que pour transformer la société, il ne faut pas l'«attaquer tranquillement et de temps à autre et à peu près», mais bien l'attaquer «régulièrement et constamment, sans aucun répit». Il ajoute que la voie de la légalité «qui favorise une minorité au détriment d'une majorité» n'est pas celle qui est à suivre, car c'est dans l'illégalité qu'est né, qu'a grandi et que devra continuer de vivre le mouvement syndical s'il veut défendre efficacement les prérogatives du peuple.
Michel Chartrand était un socialiste, il désirait la «destruction du capitalisme». Il a combattu énergiquement tous les gouvernements -- qu'ils soient péquistes ou libéraux, ils sont, toujours selon ses mots, semblables comme «deux fesses». Chartrand n'était pas en dialogue avec les patrons et les politiciens, il les combattait, systématiquement, avec violence. La charge de sa pensée et de son action visait à ébranler la société dans sa totalité. Sa pensée est si peu commune au marasme complaisant de la société actuelle que ce sont les mots mêmes qu'il emploie qui nous semblent étrangers. Qui dans l'espace public parle encore de classe ouvrière, de bourgeoisie, de socialisme, de révolution?
Médiatisée par la parole de l'élite politique et médiatique, la révolte de l'insoumis ne peut être que dénoyautée, purgée de la critique radicale qui en constitue pourtant le cÏur et l'essence. Afin que l'on en retienne que les éléments les plus inoffensifs -- son nationalisme, ses croyances religieuses et son réformisme --, la société québécoise posera progressivement le voile sur la pensée et l'action révolutionnaire de cet homme immense et généreux. Dans ce renversement obligatoire, l'élite associera sans doute le cÏur de la pratique révolutionnaire du militant à ses «excès» et à son «manque de nuance». Michel Chartrand pourra dès lors figurer dans les livres d'histoire aux côtés des premiers ministres, des penseurs conservateurs et des héros statufiés qu'il a combattus avec intensité et rigueur pendant sa longue et tumultueuse existence.
C'est ailleurs que l'irréductible legs de Michel Chartrand se trouve. Non pas à l'intérieur des cadres institués et respectables de la frileuse mesure petite-bourgeoise, mais dans cette lutte pour la liberté et la dignité que la société marchande tente de laminer et de nier, dans la résistance des contestataires, des protestataires et des révolutionnaires, seuls successeurs véritables de cet homme révolté.
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Marc-André Cyr - Étudiant au doctorat en sciences politiques à l'UQAM

dimanche 18 avril 2010

À défaut

Quand on est pas en train de faire de la voile... on voile "virtuel"...

Virtualregatta.com un site de régates virtuelles auxquelles je participe de temps en temps. Ce matin... lever à 4h40 pour prendre le départ de l'AG2R, une course transatlantique de Concarneau à St Bart dans les Caraïbes... L'aventure hauturière par procuration.

AG2R

Dans la vraie vie, 25 bateaux équipés en tandem se sont élancés ce matin (cet après-midi en France). La course virtuelle a fait de même. On est 20,000 sur nos bateaux-ordis, je pointe en 572e place après une heure de course...

jeudi 15 avril 2010

Fin de semaine sur San Juan

Ce samedi dernier, remarquable descente par vents de travers et au largue de Point Roberts jusqu'à Friday Harbour. 28 milles nautiques et des poussières. Frais sur la bateau, même si ensoleillé, vu que pour une bonne partie de la journée, dans le cockpit, nous étions dans l'ombre des voiles. La nuit de samedi passée à l'ancre dans un vent du nord assez soutenu... assez pour que je me lève 2 fois pendant la nuit pour vérifier que le mouillage tenait toujours. Dimanche longue randonnée sur l'île, crème glacée-maison à deux pas de l'embarcadère du traversier... géniale... Mais surtout le concert des Wailin Jennys en soirée au centre communautaire San Juan. Petite salle, 200 places, on était au centre, au 4ième rang, pratiquement sur la scène. De superbes voix, des musiciennes accomplies et une présence de scène très touchante comme si on nous prenait en confidences... Vraiment un super souvenir. Le retour plus  rough, au moteur, lundi dans une mer croisée et inconfortable à contre vent... moins drôle mais le déplacement en valait la peine... On s'est fait accoster par la garde-côtière américaine, contrôle de routine... Des photos et un peu de vidéo dès que j'ai deux minutes pour le faire...

mercredi 7 avril 2010

enfin...

Après des mois en cale sèche, j'ai fait tout un travail de remise en état de la coque de notre voilier Alcobri d'octobre à février, on va enfin partir pour un week-end sur l'eau cette fin de semaine.

Comme toujours Helen ne manque aucune occasion de "poser" !!


Destination: Friday Harbour sur l'île américaine de San Juan, une trentaine de milles nautiques de notre port d'attache, Point Roberts. Dimanche soir, au centre communautaire local, un concert de mes chanteuses folks préférées, The Wailin Jennys.

Retour lundi, par un petit vent du nord ouest si on a un peu de chance...