jeudi 20 septembre 2012

Notes de montage


Maintenant que la belle folie du tournage de «yukon parle français» est derrière moi. Et que s'érige devant nous l'édifice en friche et piétage du montage à créer... je suis dans l'effort de la synthèse nécessaire pour arriver à cette forme abusée entre toutes, un documentaire télévisuel.

Un projet de narration ci-bas... (si vous voulez réagir... n'hésitez pas à le faire).  

« Ce qui frappe dès les premiers moments au Yukon, ce ne sont pas les paysages. Ce sont plutôt les gens. Chez ceux et celles qui ont choisi de vivre ici, au nord du 60e parallèle, on remarque tout de suite un appétit, une soif. Une lueur qu'on voit rarement dans le regard éteint des citadins du Sud.

Cette pulsion n'a rien à voir avec la culture ou si peu. N'a rien à voir avec les origines ou la langue parlée même si certains diront que oui. Plutôt, elle a tout à voir avec la rencontre trop rare entre une nature de démesure et le besoin criant que nous avons tous de trouver celui ou celle qui sommeille en nous.

En ce sens, la ruée vers l'or court toujours au Yukon... »

samedi 23 juin 2012

Musée Béringie


Hier, petit tournage avec Karine Grenier, la musheuse copine de Normand Casavant dont je parlais hier. Pour gagner des sous et payer la bouffe de chiens, Karine travaille comme guide interprète bilingue au Centre d'interprétation de la Béringie, cet immense territoire qui va du Yukon en passant par l'Alaska et le détroit de Bering, jusque sur les côtes septentrionales de l'actuelle Russie.

Il s'agit d'un écosystème qui existait il y a plus de 20,000 ans à la fin de la dernière époque glaciaire (ne me citez pas sur la question, faut parler à Karine pour la vérité vraie sur la chose). Le fait surprenant c'est qu'avec la fiévreuse activité minière du Yukon, les mineurs découvrent très souvent des restes, ossements d'animaux, enfouis dans le pergélisol et qui habitaient ce territoire à l'époque. La moisson est suffisamment riche pour que le centre vienne au jour et s'occupe de disséminer aux visiteurs une vision fascinante de la vie telle qu'elle était ici, il y a bien longtemps.

Nous voulions montrer Karine au travail, en français. Avec l'aide de l'AFY et de Virgine Hamel, travailleuse culturelle, on a été en mesure d'accueillir une vingtaine de visiteurs venus de France pour un congrès ici à Whitehorse (oui je sais: arrangée avec le gars des vues la visite - faut ce qui faut)

Karine, la meneuse de chiens de trait c'est alors transformée en paléontologue, archéologue, animatrice et que sais-je encore... Bien sûr, les visiteurs sont tout de suite tombés sous le charme de sa voix enjouée et son sourire perpétuellement en coin. Une belle visite.

À la toute fin de la visite, la vingtaine de Français, avec l'aide de Karine, et un peu sous notre direction, se sont prêtés pour la caméra à une petite scène qui devrait faire sourire quand nous l'utiliserons dans le doc. Je n'en dis pas plus.

Va sans dire que ces visiteurs nous garantissent déjà un petit auditoire en France quand le doc s'y rendra un jour...

vendredi 22 juin 2012

Deuxième descente en entrevue apnée

Grosse journée hier... encore de belles rencontres et de beaux moments d'émotions. C'était la deuxième et dernière journée de nos entrevues à la queue-leu-leu. Un peu moins de monde cette fois mais une coche au-dessus en énergie et confidences.

Pascal St-Laurent bien sur de Soir de Semaine avec qui je devais faire une entrevue de fond comme il est un des personnages principaux du doc. Toujours aussi fou et débordant de vie.

Claude Gosselin, prêtre, pour parler un peu de ce sentiment à peine voilé qui se dégage de chaque personne rencontrée à date sur ce projet: le yukon est un lieu de profonde spiritualité. Je ne m'y attendais pas. Mais il est clair que ceux qui choississent de faire leurs vies ici, en français, ont en plus comme motivation, une quête qui va au-delà de l'émerveillement perpétuel devant la nature en majuscule où se déroule le fil de leurs quotidiens.

Normand Casavant aussi, venu nous rejoindre après une longue journée de travail en forêt et quelques heures de route. Je m'attendais à le retrouver un peu claqué, normal après tout. C'était mal connaître Normand qui à la première question à propos de la course à chiens s'allume comme un feu d'artifices à la St-Jean.

Enfin, deux belles surprises, deux courtes entrevues avec les complices de Pascal sur Soir de Semaine, Alain et Marie-Maude. En jasant à bâtons rompus, on comprend vite pourquoi avec Pascal, ces trois-là sont tissés serré. Une belle connivence qui n'a aucune difficulté à se transposer sur scène et en musique.

Un beau petit hasard, à la fin de la journée de tournage en rangeant notre matériel, je suis tombé sur un foulard et une couverture qui appartenait à Marie-Maude. Elle s'en servait pour trimballer son petit garçon, Vincent. Ça m'a donné le prétexte de passer les voir à la maison, elle et Alain, pour les lui rendre. Autre moment.

jeudi 21 juin 2012

jasettes, solstice et invasion moustiquée

De retour au Yukon... dernier droit du tournage de mon doc «Yukon parle français». Deux beaux trucs hier. Une longue journée à conduire des entrevues avec un paquet de monde. On a installé notre petit «barda» de studio portatif au centre communautaire franco à Whitehorse et les gens viennnent à la queue-leu-leu se faire interviewer. Un peu monotone pour l'équipe qui ne bouge pas trop mais ça évite de refaire l'installation entrevue pour chaque entrevue.

J'avais oublié comment conduire 10 entrevues dans une journée peut-être taxant. J'étais pas mal zap à la fin de ma journée... et ce n'était pas la fin.

Après une courte sieste en soirée, je suis allée rejoindre Claude Gosselin, prêtre franco local, qui tenait une célébration du solstice dans un beau coin de nature juste aux limites de la ville. Donc une célébration d'origine toute paienne, le solstice... célébrée sauce chrétienne, théologie de la libération. Une belle sélection de textes et de réflexions. Un beau moment où un petit groupe d'hommes et de femmes se recueillent autour d'un banc fait de grandes pièces de bois, érigé à la mémoire d'une amie de Claude, décédée il y a quelques années. Un moment de réflexion dans cette nature qui semble n'attendre que notre silence.

À peine un fléchissement de la lumière... juste un peu plus sombre que ces cieux qui se glissent entre le jour et la nuit. Une transition qui n'en finit pas, qui ne se consume jamais complètement. C'est l'arrivée de l'été boréal. La lumière qui jaillit de la mort comme le disait Claude.

Il y avait aussi au rendez-vous 4 millions de moustiques qui se sont abattus sur nous dans la brunante du Yukon, vers 23h45... Pendant que je tenais d'une main ma caméra, l'autre se contortionnait à éliminer les 12 bestioles posées sur mon pouce... les moustiques, c'est aussi ça le Yukon...

jeudi 31 mai 2012



Clip de la campagne de Greenpeace en opposition au pipeline d'Enbridge 
reliant les sables bitumineux à la côte Pacifique.

mercredi 4 avril 2012

Y' s'emporte - la faute au Yukon

Pas de ma faute... ça m'est venu comme ça, au retour de Dawson après une soirée passée avec la gang de Soir de Semaine... pour ceux/celles qui «insupportent» la poésie amateur... s'abstenir...



Chienne de tête

Tes yeux magiques et bleus    
Comme ceux d’mon chien d’tête.
La neige en poudre fait fondre le nœud
L’hiver sans fin se brise sur notre fête.

Cours toujours Percy, y’a Eagle qui t’attends
Cours toujours ma chienne de tête,
À jamais givrée, le bleu sur le blanc
Cours toujours, ma belle boréale,
À la rencontre du magistral,
Y’a l’Klondike, qui t’coule dans l’sang.

Tes mains magiques et roses
Comme ce lichen qui explose.
Le soleil de minuit qui t’brûle le cœur.
L’été trop court qui allume toute chose.

Grimpe toujours Émilie, y’a Dawson qui t’attend
Cours toujours ma chienne de tête,
À jamais ennivrée, ensoleillée en longs rubans
Cours toujours, ma belle boréale,
Sur la piste ancestrale,
Y’a l’Klondike, qui t’coule dans l’sang.

Tes mains tristes et grises
Comme la plaine qui attend le gel
Les feuilles rouges qui volent dans la brise
L’automne sournois qui bat de l’aile

Griffonne toujours Service, y’a la ruée qui t’attend
Dors, veux-tu, ma chienne de tête,
À jamais essouflée, d’avoir tant et tant. 
Rêve toujours, ma belle boréale,
D’une ligne d’un horizon sidéral
Y’a l’Klondike, qui t’coule dans l’sang.
Le Klondike dans le sang…
Le Klondike dans le sang…



Jean Baillargeon, 27 mars 2012






lundi 2 avril 2012

Retour sur Terre

Méchant voyage que ce tournage au Yukon... pas pour les distances, ni les longues heures mais pour le passage du papier à l'image, de l'idée folle au moment partagé. 

On m'a souvent dit que pour faire du documentaire il faut d'abord rester disponible à ce qui arrive juste avant que la caméra ne roule, juste avant de plonger dans une scène ou une idée; lever la tête pour voir ce qui sa passe autour et s'ajuster. Toujours garder à l'esprit cette ouverture, cette disponibilité.

J'avais oublié que de vivre dans cet espace d'ouverture pendant une dizaine de jours demande pas mal d'énergie. Je reviens donc d'abord avec une belle fatigue mais avec quelques regrets aussi. Des moments manqués, il y en aura toujours mais on en a quand même attrapé quelques-uns au vol... comme ce merveilleux échange entre Josée Savard et son menuisier dans son café, le Klondike Kate, où elle pense tout haut le changement dans son restaurant...; ou encore Florian Boulais plié en deux sur une poutre de 8 pouces pour la former à son idée; Julie Leclerc qui pense tout haut son projet de centre franco à l'ancien moulin à scie de Dawson; Normand Casavant et sa belle Karine avec leur chiens de traits; la gang de Soir de Semaine déchaînés sur scène...

Si la moitié des images qui m'ont touché arrive jusqu'à la version finale du doc, j'aurai fait mon boulot.

Enfin, un merci aux compagnons de route qui m'ont épaulé... Allan, Mike, Simon et Nadine, cette histoire leur doit déjà beaucoup.


jeudi 29 mars 2012

zapper par le Yukon

Y'a des jours où on se pince... On se demande quel virage on a pu prendre dans un pas si lointain passé pour mériter les choses et les rencontres qui nous sont données de faire. Ça résume bien mes trois derniers jours ici au Yukon.

D'abord une belle soirée passée avec la gang de Soir de Semaine, en répétitions (arrangées avec le gars des vues, un peu) Le petit garçon de Marie-Maude Allard est né pas tout à fait il y a un an quand je suis passé ici pour la première fois. Et voilà qu'on se retrouve chez elle et son partenaire Alain pour une soirée de musique avec Corey, leur sympathique percussionniste et bien sûr, l'imparable Pascal St-Laurent. (Toujours d'Hawaïennes chemises vêtues, à vous faire douter de vos doubles foyers).

Le lendemain matin, nos premiers ateliers web avec la peintre franco-yukonnaise Nathalie Parenteau et deux classes de primaire à l'école Émilie-Tremblay. Là encore, de voir et d'entendre ces beaux enfants du Yukon interagir avec une artiste de renom qui n'a pas nécessairement l'habitude de tels échanges, était vraiment spécial. Et elle s'est généreusement prêtée au jeu... Je dois aussi souligner le travail des deux enseignantes qui nous accueillaient, Nathalie Martel et Annie Cloutier. Des éducateurs dont n'importe quel parent serait heureux de savoir qu'elles veillent sur leurs enfants.

Enfin hier, la cerise sur le sunday au chocolat triple vanille et crème caramel, une journée entière passée avec Normand Casavant et sa partenaire Karine de Casaventures Kennels. Normand et Karine sont venus ici vivre leur passion pour les chiens de traineaux. Ils en ont une trentaine. Normand et Karine nous ont fait le grand jeu. On a eu droit à toute la routine avec les chiens. Nourriture, massage... et jeux. Ensuite ils nous attelés 14 de leurs beaux chiens et nous avons roulé sur 70 km de pistes dans un Yukon de carte postale.

On a suivi Normand avec des motoneiges sur une desquelles notre directeur photo Allan et son fils de preneur de son, Mike était perché pour attraper des belles images en mouvement de ces magnifiques bêtes dans leur élément. Par moments, les motoneiges peinaient à rester en phase avec l'attelage tellement ces chiens aiment courir vite... On a vécu une journée mémorable. Au retour, notre super assistant de production Simon nous a préparé un souper de rois qu'on a tous partagé bien au chaud dans la petite cabine de Normand et Karine.

On avait les yeux petits de fatigue, mais sans trop se le dire on a tous admis qu'on venait de vivre une journée rare.

Y’a des jours... donc, où je me pince... ce matin j'ai de grosses marques rouges sur le bras pour le prouver.

dimanche 25 mars 2012

Magnifique journée

Hier, un autre vrai début pour notre doc. Sortir du carcan de l'entrevue, sortir de ce mode narratif dont on n'arrive plus à se défaire tellement on nous a habitués à devoir entendre les gens dire leurs vies plutôt que de simplement essayer de montrer leurs vies.

Florian Boulais en train de tailler une pièce
de structure de son Café Alchimie.
















Hier c'est ce qu'on a fait avec deux de nos personnages, Julie et Florian. On a donc passé du temps dehors à Dawson qui pour l'occasion avait décidé d'adoucir le temps avec un très confortable -4 en milieu de journée.

Les images de Florian au travail dans son atelier / café en construction sont très belles.
Celles de Julie en vadrouille dans Dawson avec son fidèle Pucini... aussi.

Julie Leclerc et son inséparable Pucini


Ce matin on va faire un tour un Klondike Kate, le beau restaurant et petit «resort» de Josée Savard. Toute l'opération est sous la neige et elle s"apprête avec son mari Philippe à dépoussiérer les tables et les chaises, ouvrir ces volets et accueillir une autre saison touristique à Dawson. 

Aujourd'hui, elle nous laisse entrer dans le café endormi avec son menuisier Jean-Denis parce qu'elle a déjà en tête une ou deux améliorations pour rendre sa salle à manger encore plus accueillante.

jeudi 22 mars 2012

«Only» à Dawson - merci Mike Fraser

Depuis que j'ai commencé à m'intéresser à la vie ici, j'ai souvent entendu dire qu'ici, au Yukon, on ne s'enfargeait pas dans les fleurs du tapis. Que la procédurite et le «red tape», les Yukonnais tenaient ça en horreur. J'en ai eu une preuve éclatante aujourd'hui.

J'essayais d'obtenir la permission d'aller tourner dans un édifice historique, l'ancien moulin à scie, juste à l'entrée est de Dawson, en face de la rivière. L'été dernier à mon dernier passage, on pouvait encore y avoir accès parce qu'il n'y avait aucune porte qui en interdisait l'entrée. Depuis, on a mis quelques portes qui sont maintenant verrouillées. Après tout cet édifice fait partie du patrimoine yukonnais et il est entièrement vide. On a compris qu'on invitait éventuellement les problèmes en ne contrôlant pas l'accès.

Donc mon idée d'aller tourner dans cet édifice avec un des personnages du doc qui a comme projet de convertir cet édifice en auberge de jeunesse multiculturelle ou en centre francophone, c'est selon les subventions, venait de rencontrer un os.

Pensant que l'édifice comme plusieurs ici appartenait à Parcs Canada, je suis allé rencontré une responsable de Parcs, Rose, qui m'a gentiment appris que c'était le département d'Heritage Yukon qui en avait la charge. «Faut que tu parles à Mike» m'a-t-on dit.

Alors je me suis rendu au Yukon Porperty Management mais Mike était en congé, la gentille dame d'origine néo-zélandaise (oui je sais qu'est-ce qu'elle fout ici au Yukon la kiwi... elle y vit depuis 25 ans m'a-t-elle fièrement appris après que j'eus mépris son accent pour l'accent australien. Des fois je m'étonne de ma capacité insondable à me mettre les pieds dans les plats) m'a refilé le numéro de portable de Mike.

Ça, c'était hier. Ce matin 8h30 tapant j'appelle Mike. «Comment ça que t'as mon numéro de portable toi??» «euh... la madame... Nouvelle-Zélande... que c'était correct que je vous appelle» (Y'a des fois on en mène pas large...) Il n’était pas du tout fâché... juste surpris. Fa que, parle, parle, jase, jase, il m'explique comment Heritage Yukon s'est retrouvé avec un paquet de propriétés tombées en désuétude au fil des ans, parce que Parcs Canada ne s'intéresse vraiment qu'à la période qui recoupe le pic (sans jeu de mots) de la ruée vers l'or. Pour le reste, pas d'intérêt et pas de sous. C'est là que survient Heritage Yukon.

En fin de compte, pour retomber sur le fil de ce blogue, l'aversion viscérale des Yukonnais pour la procédurite, Mike a laissé la clef du moulin sur un comptoir à l'entrée de leurs bureaux avec un «post-it» avec mon nom dessus... Je n’ai jamais rencontré le gars. Comme absence de procédure avouez que c'est difficile à battre. J'ai donc en ma possession la seule clef d'un édifice patrimonial d'une valeur inestimable. À mes yeux en tout cas. Merci Mike.


Percy et moi

Ce matin, j'ai tourné le départ de la course à chiens Percy the Wolf. Il y a trois départs pour la course. Trois types de compétiteurs. Les pros qui partaient en premier d'une ligne de départ au coeur de Dawson. En fait juste en face du Klondike Kate de mon amie Josée Savard. 7 coureurs qui décollaient à deux minutes d'intervalle. Le premier départ à dix heures est laissé vide à la mémoire de M. Percy DeWolf qu'on honore par cette course. À 10 h 2 exactement le premier concurrent s'est élancé, 15 minutes plus tard le dernier attelage sortait de Dawson, direction Eagle, Alaska, un aller-retour de 320 km. Et avec le vent glacé qui leur arrivait en pleine figure alors qu'ils remontaient le lit gelé de la rivière Klondike, je ne les enviais pas du tout. Les premiers attelages devraient franchir la ligne d'arrivée, toujours à Dawson,  demain vers 12h00.

Les deux autres départs avaient lieu à 12 h et 12 h 30 sur une autre ligne de départ située près du pont de glace qui relie les deux rives de la rivière Klondike à ce temps-ci de l'année. Cette fois-là, le départ se faisait en masse, tout le monde en même temps. Plus chaotique. Mais un manque de communication évident entre le starter et les coureurs a donné lieu à une drôle de scène.

Le starter et son drapeau orange visible à 20 mille sur la banquise avait beau agiter son drapeau comme un damné, les concurrents sur la ligne de départ, à 100 mètres du starter placé au milieu de la piste devant eux, restaient tout absorbés à leurs derniers préparatifs. Il a fallu une bonne trentaine de secondes avant qu'un des coureurs réalise que la course était lancée et qu'il libère sa troupe de chiens.

Ça rigolait ferme parmi les organisateurs... « On n’a jamais vu un départ aussi raté », m'a confié en riant le starter en revenant à Dawson.

Autre réalisation. Il est très difficile de tourner des plans en mouvement avec mise au point variable en haute focale avec une DSLR sans trépied et quand on a le bout des doigts complètement engourdi de froid. J'ai spectaculairement raté plusieurs plans très prometteurs... un peu comme l'histoire du gars qui raconte: « t'aurais du voir la truite que j'ai échappée hier... longue comme ça qu'elle était. »

Je me suis rattrapé par quelques beaux plans fixes des merveilleux chiens qui sont les vraies vedettes de ce sport de toute manière, quoiqu'en pensent les humains qu'ils trainent derrière.

mercredi 21 mars 2012

Dawson le retour

Ben oui, arrivé, ce matin par un froid canayen. Un beau moins 20 que'que. Aussitôt ma chambre prise et délesté de mes bagages, je me suis précipité au café d'un des personnages du doc, Florian. Je devrais plutôt dire «café en construction» parce que bien qu'une grande part de la structure du dit café soit érigée, il lui reste pas mal de boulot le Florian. Mais ça a de la gueule. Florian n'y était pas, je me suis contenté de quelques plans fixes vidéos, avec ma toute nouvelle dlsr... Les réflexes de caméraman de nouvelles me reviennent tranquillement. À mon dernier passage en juin 2011, le café n’en était encore qu'au plancher que Florian s'inquiétait d'imperméabiliser à cause des pluies constantes de l'été 2011. C'est tout le chemin qu'il a parcouru. Où sont les images me dites-vous ?? Patience, ça viendra.

J'ai aussi pris contact avec deux autres interviewés, Julie et Josée. Tout le monde est prêt pour les entrevues. J'ai rencontré la responsable du Klondike Institute of Arts and Culture où on va tourner les entrevues. Elle s'appelle Karen Dubois, un autre signe que les francos sont à Dawson depuis belle lurette. On attend plus que l'équipe (Allan, Mike Simon et Nadine) qui arrive demain en fin de journée par la route.

En les attendant, demain matin je vais couvrir le départ d'une course de traineaux à chiens, la Percy the Wolf Memorial Race course ainsi nommée en l'honneur d'un facteur qui amenait le courrier de l'Alaska à Dawson en traineau. J'ai déjà aperçu quelques «mushers» en ville aujourd'hui. On les reconnait à leur camionnette équipée de six ou huit niches pour leurs chiens et coiffée d'un traineau.

lundi 19 mars 2012

Départ Yukon prise 1

Ben ça y'est. Après une année de préparation, cette semaine le vrai début de mon projet documentaire sur les francos du Yukon. Je tourne à Dawson le 21 mars. Je prends l'avion pour Whitehorse dans quelques heures. J'y serai pour 10 jours.

Y'a pas que le projet doc qui va me tenir occuper là-bas. On travaille aussi avec la peintre Nathalie Parenteau et les enfants de l'école Émilie-Tremblay à Whitehorse sur la composante numérique de ce projet pour la SRC.

J'ai tourné mon premier doc long en 1994-5, en 16mm. Ça sera mon deuxième. On peut pas dire que je me suis rompu à la tâche même si à la fin des années 90 j'ai tourné beaucoup pour la SRC dans l'ouest.

Les «jetons» donc. Absolument. Mais à la différence d'il y a quelques années, cette fois-ci j'ai mis beaucoup d'énergie à la préparation. J'ai anticipé autant que faire se peut quand on tourne un doc.

Petit singe d’encouragement, un de nos personnages, Florian, était à Vancouver ces jours-ci, on a soupé ensemble samedi soir. Il a jasé méditation vipassanna avec Helen toute la soirée. Je les ai écoutés. Quel personnage !

On sera sur le même vol vers le Yukon qui le ramène d'une visite chez ses parents en France. Y'a pas de hasard, Gaspard!

mercredi 18 janvier 2012

Stop SOPA

Afin d'éviter que l'internet ne soit contrôlé, suivez ce mot d'ordre. À noter que même s'il s'agit d'un effort législatif américain, comme l'autorité internet qui distribue les adresses IP au Canada est américaine, ces efforts pourraient avoir un impact très large au-delà du pays de «W».

Le HP publiait hier un article qui explique toute la problématique.

Invitation du Huffington Post

Enfin, il faut savoir qu'aujourd'hui de grands sites web comme Wikipedia et Google afficheront leur opposition à ce projet de loi en caviardant leur page principale.