Chienne
de tête
Tes yeux magiques et bleus
Comme ceux d’mon chien d’tête.
La neige en poudre fait fondre le nœud
L’hiver sans fin se brise sur notre fête.
Cours toujours Percy, y’a Eagle qui
t’attends
Cours toujours ma chienne de tête,
À jamais givrée, le bleu sur le blanc
Cours toujours, ma belle boréale,
À la rencontre du magistral,
Y’a l’Klondike, qui t’coule dans l’sang.
Tes mains magiques et roses
Comme ce lichen qui explose.
Le soleil de minuit qui t’brûle le cœur.
L’été trop court qui allume toute chose.
Grimpe toujours Émilie, y’a Dawson qui
t’attend
Cours toujours ma chienne de tête,
À jamais ennivrée, ensoleillée en longs
rubans
Cours toujours, ma belle boréale,
Sur la piste ancestrale,
Y’a l’Klondike, qui t’coule dans l’sang.
Tes mains tristes et grises
Comme la plaine qui attend le gel
Les feuilles rouges qui volent dans la
brise
L’automne sournois qui bat de l’aile
Griffonne toujours Service, y’a la ruée qui
t’attend
Dors, veux-tu, ma chienne de tête,
À jamais essouflée, d’avoir tant et
tant.
Rêve toujours, ma belle boréale,
D’une ligne d’un horizon sidéral
Y’a l’Klondike, qui t’coule dans l’sang.
Le Klondike dans le sang…
Le Klondike dans le sang…
Jean Baillargeon,
27 mars 2012