Lever de soleil sur notre mouillage - Vieux Port de Mazatlan |
Cette année je vivrai mon deuxième Noël
sous les Tropiques. La dernière remonte à 1975 alors que je voyageais en
Australie. J'avais passé un Noël un peu tristounet, sous la pluie, dans une
auberge de jeunesse à Cairns sur la côte est de la province du Queensland.
C'était alors mon premier Noël loin de la
famille, de la neige. Je venais d'avoir dix-huit ans. Je me souviens m'être
senti bien loin de tout, un peu perdu, coupé de ce qui avait défini ma jeune
vie jusqu'alors.
J'étais entouré de voyageurs aguerris et
pour la plupart sympatiques. Un anglais me revient à l'esprit, Dennis. Il me
laissait prendre sa Honda 350 pour des tours en ville de temps à autre. Un chic
type. Deux australiennes: Lynn et Carol, qui prenaient un malin plaisir à se
foutre de ma gueule, sans vraie méchanceté probablement, mais ma petite nature
en souffrait néanmoins.
42 ans ans ont passé. Comme un éclair.
Aujourd'hui, encore sur la côte Pacifique mais à l'est cette fois, c'est
Mazatlan qui m'accueuille pour ce deuxième. Quand j'y pense la scène est
complètement différente, même si certains penseront que comme nous vivons à
bord de notre voilier depuis 5 ans Helen et moi, il y a toujours un petit côté
«gypsie» qui reste manifeste. L'auberge de jeunesse s'est transmutée en
voilier, en somme!
Sur le mur d'un hôtel faisant face à la plage de Mazatlan rappelant le passage ici du fameux Jack. |
Les rencontres restent toujours ce qui
définissent ces voyages par contre. Les paysages séduisent, envoûtent. Mais ce sont
les complicités qui marquent de leurs magies les espaces visités. Comme cette
famille française, bretonne, que nous cotoyons ici dans le vieux port de
Mazatlan. Patrick, Florence et leur fille de quatorze ans ont quitté la France
il y a 3-4 ans. Leur itinéraire les a mené de la Méditérrannée, jusqu'au
Brésil, par les Caraïbes, Panama et maintenant le Mexique. Une ou deux avaries
les ont fait s'attarder ici plus longuement que prévu. Une voie d'eau en autre!
Mais ils espérent pouvoir faire route vers les Philippines ce printemps en
passant par Hawaii.
Nous avons passé un bel après-midi hier en
leur compagnie. Florence nous a gâté avec de petits gâteaux-maison et comme je
venais de faire une fournée de pain, on les a reçus un peu plus tard pour des
tartines chaudes, tout juste sorties du four, avec «muy mantequilla».
Noël au Mexique a aussi ceci de bien qu'il
semblerait que pour la plupart les mexicains ne sont pas tombés (encore du
moins) dans l'orgie mercantile qui caractérise Noël dans le reste de l'Amérique
du Nord. On voit ici et là des décorations et des affiches, mais rien qui
approche l'hystérie de Noël au pays.
Enfin, même à 40 ans de distance, Noël par
25C, avec des palmiers comme sapins, avec des «pinatas» Père Noël en vente dans
les «mercados publicos», et l'absence notée de Bing Crosby en trame sonore dans
les «tiendas», ça reste un peu surréel.
«Feliz Navidad a todos».