jeudi 22 mars 2012

«Only» à Dawson - merci Mike Fraser

Depuis que j'ai commencé à m'intéresser à la vie ici, j'ai souvent entendu dire qu'ici, au Yukon, on ne s'enfargeait pas dans les fleurs du tapis. Que la procédurite et le «red tape», les Yukonnais tenaient ça en horreur. J'en ai eu une preuve éclatante aujourd'hui.

J'essayais d'obtenir la permission d'aller tourner dans un édifice historique, l'ancien moulin à scie, juste à l'entrée est de Dawson, en face de la rivière. L'été dernier à mon dernier passage, on pouvait encore y avoir accès parce qu'il n'y avait aucune porte qui en interdisait l'entrée. Depuis, on a mis quelques portes qui sont maintenant verrouillées. Après tout cet édifice fait partie du patrimoine yukonnais et il est entièrement vide. On a compris qu'on invitait éventuellement les problèmes en ne contrôlant pas l'accès.

Donc mon idée d'aller tourner dans cet édifice avec un des personnages du doc qui a comme projet de convertir cet édifice en auberge de jeunesse multiculturelle ou en centre francophone, c'est selon les subventions, venait de rencontrer un os.

Pensant que l'édifice comme plusieurs ici appartenait à Parcs Canada, je suis allé rencontré une responsable de Parcs, Rose, qui m'a gentiment appris que c'était le département d'Heritage Yukon qui en avait la charge. «Faut que tu parles à Mike» m'a-t-on dit.

Alors je me suis rendu au Yukon Porperty Management mais Mike était en congé, la gentille dame d'origine néo-zélandaise (oui je sais qu'est-ce qu'elle fout ici au Yukon la kiwi... elle y vit depuis 25 ans m'a-t-elle fièrement appris après que j'eus mépris son accent pour l'accent australien. Des fois je m'étonne de ma capacité insondable à me mettre les pieds dans les plats) m'a refilé le numéro de portable de Mike.

Ça, c'était hier. Ce matin 8h30 tapant j'appelle Mike. «Comment ça que t'as mon numéro de portable toi??» «euh... la madame... Nouvelle-Zélande... que c'était correct que je vous appelle» (Y'a des fois on en mène pas large...) Il n’était pas du tout fâché... juste surpris. Fa que, parle, parle, jase, jase, il m'explique comment Heritage Yukon s'est retrouvé avec un paquet de propriétés tombées en désuétude au fil des ans, parce que Parcs Canada ne s'intéresse vraiment qu'à la période qui recoupe le pic (sans jeu de mots) de la ruée vers l'or. Pour le reste, pas d'intérêt et pas de sous. C'est là que survient Heritage Yukon.

En fin de compte, pour retomber sur le fil de ce blogue, l'aversion viscérale des Yukonnais pour la procédurite, Mike a laissé la clef du moulin sur un comptoir à l'entrée de leurs bureaux avec un «post-it» avec mon nom dessus... Je n’ai jamais rencontré le gars. Comme absence de procédure avouez que c'est difficile à battre. J'ai donc en ma possession la seule clef d'un édifice patrimonial d'une valeur inestimable. À mes yeux en tout cas. Merci Mike.


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